• HAITI : NOUVELLES REFORMES EN FAVEUR DE L’ECOLE POUR TOUS

    Crédit photo : Haitilibre

    Pour cette deuxième année consécutive plusieurs millions de jeunes haïtiens vont pouvoir bénéficier dès le 1er octobre, d’une éducation gratuite au sein des écoles du pays. Alors qu’en France, le coût de la rentrée scolaire vient d’augmenter de 1,4% selon l’association « Familles de France » par rapport à 2012. Soit 185,08 euros pour un enfant en classe de 6ème.

     

     Cette année, de nouveaux dispositifs vont être mis en place afin d’améliorer la qualité des enseignements primaires, notamment, mais aussi secondaires. Par exemple, des outils numériques pour enseigner le créole à l’école. Le créole a toujours été la première langue parlée en Haïti mais le français, la seule langue enseignée dans les manuels scolaires depuis le départ des colons. 

     Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Plan opérationnel défini par les directeurs techniques du Bureau central et des directeurs départementaux du ministère de l’Education nationale à Hinche (département du centre du pays) entre le 2 et 4 août dernier.

     Sur l’île, il n’est ni question de sexe, ni de discrimination, l’école pour tous (« lekol gratis ») est un droit fondamental auquel le prédisent haïtien Michel Martelly a fait la priorité de son mandat, depuis le 14 mai 2011. Grâce au programme PSUGO (Programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire), crée en 2012, 1 300 000 enfants ont déjà eu accès gratuitement à l’éducation,  au sein de près de 10 000 écoles publiques et privées du pays. Jusqu’en 2015, le gouvernement prévoit de former 8000 enseignants supplémentaires. Une formation à hauteur de 36 millions de gourdes, soit près de 622 000 euros qui sera financée par l’UNICEF.

    Selon le Ministère de l’éducation nationale et de formation professionnelle, le Programme PSUGO devrait couvrir cette année, les frais scolaires des élèves de 1er et 2ème cycle, soit 4,32 euros,  pour les inscrits en école publique et 62,22 euros pour les inscrits en école privée. Ainsi que les manuels scolaires. Autre ambition de ce programme : augmenter le nombre de repas dans les cantines scolaires. 

     

     Quelques chiffres…

    •  Taux de malnutrition en Haïti : 5,1 % (source : haitilibre, chiffres 2012
    •  Taux d’analphabétisation : 48,7% (source : France diplomatie, juillet 2013)
    •  Montant de l’inscription en école publique : 1000 gourdes par an (17,28 euros), soit 300 gourdes (5,18 euros) pour les frais scolaires, 500 gourdes (8,64 euros) pour la cantine et l’achat des livres.
    • Montant de l’inscription en école privée : Entre 600 (10,37euros) et 1000 gourdes (17,28 euros)
    •  Taux de chômage : 27% (source : France diplomatie, juillet 2013)

     

    Autre aspect du Plan opérationnel du gouvernement, outre les nouveaux dispositifs et la qualité de l’éducation, c’est l’accès à cette éducation. En Haïti, certains enfants arrêtent l’école en primaire car le secondaire coûte trop cher. D’autres, vivant dans les campagnes du Nord du pays sont obligés de faire des kilomètres à pied avant d’atteindre l’école. Ou bien d’emprunter les traditionnels « Tap tap » (bus haïtien) pour rejoindre le centre ville. Afin d’améliorer leur quotidien, la Corée du Sud a fait don le 3 mai 2013 au gouvernement haïtien de 2 millions de dollars (près d’1 600 000 euros) pour l’achat de 50 autocars de transport scolaire sur deux ans. Une décision prise entre Wilson Laleau, le ministre de l’Economie et des finances d’Haïti, et M. Sae Cholch, représentant du ministère de la planification et de la coopération externe et le gouvernement de Corée du Sud. 

    Rendre l’école gratuite et améliorer l’enseignement via de nouveaux outils technologiques, n’est qu’un premier pas en vue de favoriser l’émergence de nouveaux talents en Haïti. A l’instar de Jean-Paul Coutard, étudiant haïtien en construction en carrosserie au Canada qui vient d’être félicité par le gouvernement de Michel Matelly pour la réalisation de son autobus baptisé « la fierté haïtienne ». D’une capacité de 58 passagers, ce dernier va permettre de transporter les futures délégations étrangères.

    A l’heure où les disparités socio-économiques sont encore omniprésentes à travers le pays et l’argent alloué à l’éducation n’a pas été encore totalement réparti, des efforts restent à fournir.

    Autobus conçu par Jean-Paul Coutard - Crédit photo : Ayitinews


    Extrait discours Michel Martelly, mai 2012 : 

    « Est ce que j’ai fini de travailler dans le domaine de l’éducation ? (…) Non parce qu’il y a des erreurs. Premièrement, parce que c’est la première fois que nous faisons ça. Donc c’est pendant que nous allons le faire, que l’on va s’améliorer. Deuxièmement, il y a des écoles inscrites dans ce programme (PSUGO : Programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire) qui n’en ont pas bénéficié. Troisièmement, il y a des enseignants qui n’ont rien touché non plus. Premièrement, nous allons donner aux enfants une éducation gratuite, former une autre génération d’haïtiens. Puisque c’est à travers la formation, l’éducation qu’on devient quelqu’un. Que l’on est apte à comprendre certaines choses. Que l’on peut s’impliquer citoyennement, grâce aux notions de civisme et de patriotisme. C’est à l’école qu’on apprend tout ça.» 

    Elodie Terlon

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