• BELO MONTE : LE BARRAGE QUI MET FIN A LA FORET AMAZONIENNE

     

    Les indiens Kayapos (source thejunglekepper)

    On savait la forêt amazonienne en danger, mais le pire reste à venir. Le projet de construction du barrage hydroélectrique de Belo Monte sur la rivière de Xingu a été finalement adopté le 1er juin, par l'agence environnementale brésilienne IBAMA. Au grand dam de Raoni Metuktire (chef de la tribu des Kayapos), d'Amnesty International qui clame le respect des peuples autochtones auprès du gouvernement brésilien et de Nicolas Hulot, candidat aux primaires de l'écologie.

    Malgré les innombrables campagnes de sensibilisation sur la déforestation via tous les supports et médias possibles : chansons, documentaires, films en 3D,  bandes dessinées, pétitions, le gouvernement brésilien reste sourd aux réclamations des habitants de l'Amazonie.

    Avec la construction du barrage de Belo Monte, ce n'est pas moins de 1500 km² de forêts qui vont être détruits (sur près 6 millions de km² au total avant la déforestation).Sachant que les peuples indigènes dont les indiens Kayapos (au total près de 7000), se nourrissent essentiellement de la chasse et de la pêche. De plus la forêt amazonienne regorge de plantes médicinales immunisantes dont ils se servent pour se soigner sans avoir à se rendre en ville. Entre mars et avril dernier, 593 km² supplémentaire de forêts ont été détruit. Les poissons vont eux aussi disparaitre de la rivière de Xingu une fois le barrage construit, et les autres espèces animales continuer d'être menacées. 20 000 à 40 000 indiens seront contraints d'ici 2014-2015 de quitter leurs habitats et de se nourrir ailleurs.

    D'une puissance de 11 233 mégawatts, le barrage de Belo Monte sera le troisième plus grand barrage du monde avec celui des Trois Gorges en Chine et celui d'Itaipu entre le Brésil et le Paraguay. D'un montant de plus de 11 milliards de dollars, sa construction va permettre d'approvisionner 23 millions d'habitants en électricité. Un enjeu crucial pour le Brésil, selon le gouvernement, car les besoins énergétiques du pays devraient être multipliés par 2,5 d'ici 2030.

    D'autant que ce barrage va également créer 18 000 emplois directs et 80 000 emplois indirects, sur une population de près de 200 millions d'habitants au Brésil. Ce qui n'est pas négligeable pour un pays qui est en plein développement. En tant que quatrième plus grand émetteur de gaz à effet de serre, le Brésil tient un rôle important dans le développement durable. Il est le cinquième producteur mondial d'énergies renouvelables. Il utilise ces énergies à 46% et le pétrole, le gaz naturel et le charbon minéral à hauteur de 52%. Tout comme le secteur agricole, le secteur énergétique est tout aussi capital pour la prospérité économique du Brésil. D'où l'importance de construire un barrage hydroélectrique comme celui de Belo Monte.

    Seulement, l'énergie à tout prix au détriment de l’environnement est-ce vraiment si rentable ? Parlerons-nous encore d'économie lorsque la forêt amazonienne n'existera plus et que la mondialisation aura fini d'épuiser la plus grande source de richesse du Brésil. Voici l'exemple d'un échec de plus sur le grand livre des défis de la conscience humaine.

    « Le jazz jusqu'au bout de l'objectifSortir du nucléaire ? "Yes we kan" ! »

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